WELCOME TO Lyrical Valley
La Suisse occidentale
Une Vallée lyrique dans le monde
Objectifs
- Réunir et valoriser les forces poétiques d’un territoire
- Montrer la nécessité de la poésie aujourd’hui
- Contribuer à son rayonnement en Suisse comme à l’étranger
- Accroître les manières de se l’approprier
La poésie épique: entre poésie lyrique et prose narrative? L'exemple de Monika Rinck
Cet article s’intéresse à la manière dont la poésie contemporaine redéfinit les concepts de genre classiques. Monika Rinck est, à ce propos, l'une des voix les plus marquantes de la génération de poètes qui a fait ses débuts dans les années 2000 et qui ne manque nullement de talents. Dans son travail, nous trouvons divers exemples de la façon dont elle rejette consciemment les attentes liées à la construction des vers lyriques. Nous rencontrons ainsi des éléments qui rappellent la prose, comme par exemple sa tendance à utiliser des vers très longs, l'apparition d'abréviations typiques, ou son intérêt manifeste pour la recherche discursive de nouveaux «concepts». Son poème «Augenfühlerfisch», dans cet article, ne servira pas seulement d'illustration à sa tendance à étendre la poésie à la prose discursive, mais son lexique peut être ramené à l'épistémologie moderne, en particulier au fondement de l'esthétique scientifique d'Alexander G. Baumgarten. Si, dans ce contexte, on revient à la définition de Baumgarten de la poésie comme un discours totalement «sensuel» (sinnliche Rede) (et son application ultérieure à la poésie lyrique de Johann Adolf Schlegel), Rinck réactive un potentiel épistémologique qui a été évincé par le paradigme de la poésie d'expérience (Erlebnislyrik) au cours des deux derniers siècles. L'apparente exigence de sincérité de Rinck envers ses lecteurs est toutefois atténuée par la multiplicité des voix du poème.
La poésie numérique vue depuis l'Amérique latine: théorie, histoire, critique
L'article traite de problèmes centraux pour la théorie, l'histoire et la critique de la poésie numérique, au sein d'une réflexion plus ample sur la littérature numérique. La définition de cette pratique, sa spécificité «molle», l'événement intermédial qu'elle peut impliquer, les genres qu'elle construit comme autant de façons de voir le monde, sa contestation des sens hégémoniques de la culture numérique ainsi que les politiques d'auctorialité et de lecture y sont interrogés. La perpective part depuis l'Amérique latine, avec des exemples principalement tirés de cette aire géographique.
Le slam poésie clamée. De la chanson à la performance
Les recherches de Camille Vorger appréhendent le slam à la confluence de la chanson et de la performance, au travers d’une poétique des voix et des corps. Cet article analyse les représentations autour de cet «objet poétique à identifier» en s’appuyant sur des entretiens et enquêtes menées auprès des acteurs et amateurs de cette forme contemporaine de poésie scénique. À partir de ces enquêtes, l’auteure développe une analyse sémantique afin de mieux distinguer le slam du rap, et de saisir en quoi le slam francophone s’est émancipé du modèle américain (tournoi) au profit de dispositifs plus libres (scènes ouvertes). Outre le témoignage du créateur américain de ce concept, l’auteure convoque les théories du médiéviste Zumthor sur la performance, ainsi que du poète-poéticien Jean-Pierre Bobillot pour la médiopoétique.
Lyrique ancien et lyrique moderne
L’idée du lyrique telle que nous la connaissons à présent naît dans la deuxième moitié du XVIᵉ siècle et devient hégémonique entre la deuxième moitié du XVIIIᵉ siècle et la première moitié du XIXᵉ. Dans la culture antique et classiciste, le lyrique est à la lettre la poésie chantée au son de la lyre et, par extension, la poésie silencieuse qui se rattache de façon plus ou moins directe aux mètres et aux formes de cette tradition. À partir de la deuxième moitié du XVIᵉ siècle, le lyrique devient une des trois grandes catégories dans lesquelles on classe la poésie (c’est-à-dire la littérature), les autres étant l’épique (à savoir celle narrative) et le dramatique (à savoir le théâtre). Le terme «lyrique» commence ainsi à définir toute forme de poésie subjective. Le changement du mot est un prélude du changement de la chose. À l’époque romantique naît un nouveau modèle d’autobiographisme poétique qui réduit la distance entre la personne littéraire publique et la personne privée, et qui s’ajoute aux modèles prémodernes. Cet article reconstruit brièvement l’histoire de ces deux métamorphoses parallèles.
Le cosmopolitisme parnassien anglais: transnationalisme et forme poétique
Le mouvement parnassien anglais des années 1870 et 1880 a souvent été ignoré ou considéré comme une interruption étrange dans le développement de la poésie anglaise. Qu’est-ce que cette période d’expérimentation intense avec des formes françaises peut nous apprendre sur le cosmopolitisme poétique de la fin du XIXe siècle et, de surcroît, sur les diverses directions de la modernisation poétique avant le haut-modernisme? Bien que la vogue parnassienne ait souvent été accueillie avec suspicion dans la presse contemporaine, à cause de ses imports «étrangers» et de ses formes «immigrées», cet article montre qu’elle constitue un moment-clé dans l’histoire du lyrique, par son articulation d’un nexus de réflexions autour de la question de la nation, du transnationalisme et du socialisme, ainsi qu’autour de la question de l’identité même de la poésie lyrique.
Le poète et son livre. Troisième chapitre. La disposition stylistique. Les figures macro-textuelles
Dans ce texte, qui fait partie du livre Le poète et son livre, l’auteur réfléchit sur la structure des macro-textes lyriques (le livre de poèmes), en distinguant entre une «rhétorique du projet», qui reflète la conception générale de l'auteur, et une «rhétorique de la succession», qui concerne les connexions intertextuelles. L'idée est que les critères rigides adoptés par la théorie du macro-texte de l'ascendance structuraliste peuvent être corrigés et intégrés. La proposition théorique qui est formulée ici repose sur le principe suivant: les formes d'organisation du macro-texte peuvent être interprétées à la lumière de quatre macro-figures majeures, à savoir la métaphore, la métonymie, la synecdoque et la négation. Dans l'extrait reproduit ici, les deux premières macro-figures sont prises en considération.